Marc Vanguard diffuse sur Twitter des éléments de statistique sur l’immigration. Nous republions son travail sur les Effrontés dans l’espoir que cela nourrisse chez le lecteur une réflexion raisonnable et mesurée, au lieu des réactions émotionnelles si fréquentes sur ce sujet. — TB
Baisse du niveau, chute dans les classements, Éducation nationale impuissante…
Une étude nationale montre une baisse considérable et continue du niveau de calcul des enfants de 10 ans depuis 1987.
- Le score moyen en calcul s’est effondré de 30% en 30 ans
- Le taux de réussite des divisions est passé de 74% à 37%
La baisse de niveau est alarmante :
- En 2017, plus de 90% des élèves n’atteignent même pas le score médian en calcul de 1987.
- 60% des élèves sont désormais en-dessous du score qu’atteignaient jadis 90% des élèves.
Les classements internationaux montrent aussi l’effondrement du niveau de maths de nos élèves, comme en témoigne l’étude TIMSS (ici équivalent fin de 4e).
- Le score français a baissé de près de 10% en 25 ans.
- La France est dépassée par de nombreux pays (exemple : Portugal, Lithuanie).
En orthographe aussi, le niveau des Français est en chute libre. Pour une même dictée, le nombre de fautes a augmenté de plus de 70% entre 1987 et 2021.
Les excellents élèves sont moins nombreux. Quant aux moins bons élèves, ils sont à la fois plus nombreux et bien plus mauvais qu’auparavant.
- Seulement 7% des élèves atteignaient le score désastreux de 25 erreurs ou plus en 1987.
- Pour la même dictée, ils sont désormais 28% !
Concrètement, un enfant de 10 ans sur deux ne sait pas écrire « aussitôt ». 80% des enfants de 10 ans écrivaient ce mot sans erreur en 1987.
L’indéniable chute du niveau scolaire irait de pair avec une baisse du niveau cognitif. Les Français auraient perdu en moyenne 4 points de QI entre 1999 et 2009, un phénomène toutefois similaire à ce qui est observé dans d’autres pays occidentaux comme la Suède ou le Royaume-Uni.
Le niveau baisse, les salaires des professeurs sont (trop ?) bas, mais pourtant la dépense d’éducation par élève a explosé !
- +115% en 40 ans pour l’enseignement primaire.
- +65% pour le collège/lycée.
Mais l’Éducation Nationale doit faire face à un contexte difficile.
- De 2 millions (pré-2020) à 7,5 millions (2020-21) d’heures perdues /an pour non-remplacements de profs.
- 40.000 démissions d’enseignants en 2022 contre 31.000 en 2020.
- 3.000 postes d’enseignants non-pourvus en 2023.
L’intégration d’élèves immigrés ne parlant pas Français est, elle aussi, un grand défi. Plus de 80 000 élèves allophones accueillis en 2021-22 dont :
- 53% ayant un retard scolaire d’un an ou plus (au collège).
- 20% pas scolarisés avant d’arriver en France.
Des inégalités de tous types persistent malgré les investissements réalisés pour les réduire. Exemple au classement PISA Reading :
- Les immigrés sont 76 points plus bas que les autochtones.
- Les autochtones sont 10 points au-dessus de la moyenne française, proches du Japon et de Taïwan.
La Cour des Comptes soulignait en 2018 que les 1,5 milliards d’euros investis chaque année dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP) n’ont eu que peu d’impact :
- Objectif : 10% d’écart de niveau entre REP et non-REP.
- Résultat : 20% à 35% selon les disciplines.
Par ailleurs, le système éducatif n’est pas forcément à blâmer pour la baisse de QI. Une étude suggère que des facteurs plus importants entreraient en compte dans la baisse du QI.
Une autre étude remet en cause le phénomène et invite à neutraliser les « facteurs culturels ».
Notre système scolaire est confronté à la lassitude de ses effectifs, aux mutations démographiques et est usé par des investissements peu efficaces dans la réduction des inégalités. Dans ce contexte, l’Éducation Nationale peut-elle arrêter ou ralentir la chute du niveau ?