L’effondrement démographique

Chaque mois, la chute des naissances bat des records dans l’indifférence générale. Derrière, une sombre réalité : les jeunes ont de moins en moins envie d’enfants, de couple, et… d’autres choses ! Un billet pour tout comprendre.

Les derniers chiffres des naissances publiés par l’INSEE sont ceux du mois d’août. Ils montrent une chute spectaculaire :

  • Sur 14 ans, on compte 13 mois d’août de baisse des naissances
  • Les naissances ont baissé de 22% depuis 2012

La tendance s’observe plus largement dans le taux de fécondité. Après un rebond dans les années 2000, le nombre d’enfants par femme en France atteint un plus bas historique à 1,59 enfant par femme en 2024. Du jamais vu en temps de paix

La première raison de la baisse du nombre d’enfants, c’est que les Français en veulent moins. Le désir d’enfants chute à une vitesse folle. Alors qu’une jeune femme souhaitait en moyenne 2,5 enfants il y a 20 ans, ce nombre est aujourd’hui tombé en dessous de 2.

Par conséquent, même si les jeunes femmes réalisaient leur désir d’enfants, ce qui n’est historiquement jamais le cas, notre population baisserait inexorablement sans l’effet de l’immigration. Le nombre de jeunes ne souhaitant aucune descendance explose.

  • C’était une opinion marginale il y a 20 ans : 4 à 5% des 18-29 ans.
  • Ce taux a triplé : 1 jeune sur 7 ne souhaite pas avoir d’enfant.

Et on observe une autre tendance en parallèle :

Les jeunes vivent de moins en moins en couple.

  • En 1990, à l’âge de 25 ans, 37% des hommes et 63% des femmes vivaient en couple.
  • En 2021, ces taux ont baissé à 25% et 45%.

Et plus les jeunes sont diplômés, moins ils vivent en couple.

  • À l’âge de 24 ans, 80% des jeunes femmes ayant un niveau de diplôme inférieur au bac vivent ou on déjà vécu en couple cohabitant.
  • Ce taux dépasse à peine les 40% pour les diplômées bac+5.

Et encore, ces statistiques ne concernent que les jeunes ayant déjà terminé leurs études. Or, la part des jeunes de 25 ans encore en études a doublé depuis 1990.

Un phénomène qui favorise l’augmentation du pourcentage de jeunes vivant encore chez leurs parents, qui est elle-même défavorable à la natalité. Un autre chiffre va vous surprendre…

En 2023, parmi les jeunes n’ayant pas été en couple dans l’année, la moitié n’ont pas été amoureux ou intéressés par au moins une personne dans l’année.

Récapitulons

  • Les jeunes veulent de moins en moins d’enfants.
  • De + en + ne veulent pas avoir d’enfant du tout.
  • Ils vivent de moins en moins en couple.
  • Et parmi les célibataires, une moitié n’est intéressée par aucun partenaire potentiel.

Et maintenant, la partie « chaude » du billet :

  • Les Français ont de moins en moins de rapports, et y accordent de moins en moins d’intérêt.

Je vous renvoie à cette étude incroyable, pilotée par François Kraux à l’IFOP, commentée dans ce billet : La récession sexuelle en France.

Cet étrange déclin des activités reproductives de l’être humain semble s’observer partout dans le monde développé. Exemple aux États-Unis :

Je vais donc terminer ce fil, une fois n’est pas coutume, par deux questions auxquelles je n’ai pas de réponse claire :

  • Pourquoi ce phénomène ?
  • Peut-on le contrer, et comment ?

N’hésitez pas à répondre et partager pour donner de la visibilité à ce sujet majeur. Et abonnez-vous à Marc Vanguard sur X pour plus de contenus.

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