« Leo, Leo… Pourquoi ne sors-tu qu’avec des jeunes femmes ? Pourquoi ignorer les femmes de plus de 25 ans ? Te rends-tu comptes du mauvais exemple que tu donnes aux hommes ? Séduisant misogyne ! Polisson indompté ! Scandaleux jeuniste ! Ah, tu nous pousses toutes au désespoir. » Ainsi gémit le chœur des pleureuses depuis la publication de ce joli graphique démontrant la propension du célèbre acteur à ne pas poursuivre une relation amoureuse après que sa copine a fêté son 25e anniversaire.
Quelle étrange maladie a bien pu saisir Leonardo DiCaprio pour qu’il préfère compulsivement les femmes entre 20 et 25 ans, plutôt que de s’intéresser aux femmes splendides et accomplies de 30, 40 ou 50 ans ? Pour tenter de comprendre la pathologie de Leo, j’ai mis en graphique des données fournies par un expert : Christian Rudder, l’un des co-fondateurs du site de rencontre OkCupid. La courbe bleue indique l’âge le plus désirable d’un homme selon les femmes à mesure qu’elles mûrissent, et la courbe rouge indique l’âge le plus désirable d’une femme selon les hommes à mesure qu’ils… heu… qu’ils ne mûrissent pas.
Manifestement, la maladie de Leonardo est très répandue chez les hommes. À 20 ans comme à 30 et comme à 40 ou 50, les hommes trouvent plus désirables les femmes entre 20 et 25 ans. C’est une épidémie, que dis-je, une pandémie ! Mais que fait l’OMS ?
Apparemment, la recherche en est encore à ses balbutiements :
La question se pose encore de savoir pourquoi certains hommes plus âgés choisissent de sortir avec des femmes beaucoup plus jeunes qu’eux. Il ne s’agit certainement pas d’expériences de vie partagées et c’est bien plus complexe que le simple sexe. […]
Ah bon ? J’aurais pourtant cru que le sexe était une bonne raison (pour une histoire bêtement instinctive de fertilité). Je dois être un peu malade moi-même.
C’est une question de contrôle. […]
Nous avons tous entendu dire que les filles mûrissent plus vite que les garçons et c’est vrai. Dans une étude britannique réalisée en 2013, les scientifiques ont découvert que le cerveau des femmes atteint la maturité émotionnelle à 32 ans, tandis que les hommes arrivent à maturité à 43 ans. Ils ont également constaté que le cortex préfrontal se développe pleinement chez les femmes à 21 ans et chez les hommes à 25 ans.
Mais alors… Une femme de 32 ans qui drague un homme de moins de 43 ans ne cherche-t-elle pas à abuser de son immaturité émotionnelle ? Une femme de 21 ans avec son cortex préfrontal puissamment développé n’est-elle pas pleinement responsable de ses choix ?
Leo est-il coupable de cela ? Qui sait ? Mais il est intéressant de constater qu’il semble sortir avec des femmes juste au moment où elles commencent à être mûres. Et pourtant, une fois que le développement est terminé et qu’elles réalisent quels sont leurs objectifs à long terme, il les largue. En bref, pour lui, les femmes sont jetables. […]
D’après les potins, c’est pourtant Gisele Bündchen (la première de la série) qui l’a largué. Elle a été abondamment citée pour cela dans les mêmes articles qui tancent Leonardo pour la relative brièveté de ses relations affectives. Le pauvre ne s’est peut-être jamais remis du traumatisme d’avoir été pris pour un homme jetable.
Oui, Camila est une adulte consentante. Mais on ne peut nier qu’étant donné l’histoire entre eux deux, leur relation doit être interrogée. Compte tenu des habitudes de Leo, leur relation ne durera probablement pas longtemps.
Alysia Stevenson, « Leonardo DiCaprio Refuses to Date Women Over the Age of 25 », 2019
Oui, Camila est adulte, indubitablement consentante, et à 24 ans elle a sûrement un cortex préfrontal au sommet de sa forme. Peut-être qu’on pourrait la laisser discrètement vivre la relation de son choix et s’interroger chacun sur sa propre vie affective ? (Une attitude connue par chez moi sous l’expression « s’occuper de ses oignons » ou « se mêler de ses fesses ».) Tant pis pour Leonardo, qu’il souffre avec elle ou se fasse soigner, voilà.