Compendium masculiniste

Je m’apprêtais à écrire un billet sur le Compendium masculiniste récemment publié par Raffaello Bellino quand j’ai été contacté par l’une de ses fans qui souhaitait justement faire les éloges de ce remarquable fascicule. J’ai immédiatement vu tout le profit que ma paresse pourrait en tirer et l’amusement que j’aurai à souligner, face à une éventuelle accusation de misogynie, que les Effrontés ont accueilli au moins une contribution féminine. Je lui cède donc la place. Elle a souhaité rester anonyme pour ne pas perturber ses abonnés ; merci de ne pas révéler son identité si jamais vous la reconnaissez. — TB

Imaginez que vous soyez perdu dans une forêt sombre et sauvage, sans aucun chemin pour vous guider. Imaginez que dans cette forêt vous ne croisiez que des créatures maléfiques ou stupides, dont on ne peut attendre aucun secours, aucun conseil honnête. Et tout d’un coup, en entrant dans une clairière, vous rencontrez un mage qui vous tend un grimoire et vous dit : « Homme, voici le secret de la vie condensé en 46 pages. Il contient tout ce que tu dois savoir pour t’orienter sur le marché sexuel et prendre les meilleures décisions. Prends et fais-en bon usage. » Et bien, c’est un peu ce qui se passera si vous ouvrez le Compendium masculiniste de Raffaello Bellino. Moi j’ai totalement craqué, je dois avoir été la première à le télécharger ! Pourtant je suis une femme, et j’essaye souvent d’apporter à mes abonnés un éclairage sur la virilité, mais je dois reconnaître que c’est beaucoup mieux quand un homme le fait. Et quel homme ! Je me suis tellement inspiré de Raffaello pour glisser du militantisme identitaire à la pilule rouge… Mais il reste le plus fort. L’introduction, par exemple : je me demandais comme il allait convaincre le lecteur de la valeur de son texte — à une époque où les garçons passent plus de temps sur mon instagram qu’à lire des livres. Et bien, il lui suffit d’une phrase d’accroche, directe, franche, factuelle… tout simplement masculine :

Au fond de vous-même, vous le ressentez et vous le savez : les choses qu’on vous enseigne sur les femmes, le sexe et le féminisme constituent une gigantesque foutaise.

À partir de là, Raffaello est comme le chevalier de Bayard à la bataille de Fornoue : il charge, il charge, et nul ne lui résiste ! (Je me demande s’il sait monter, en vrai. Mais il doit avoir de l’instinct, j’en suis sûre : l’équilibre, le rythme, l’autorité sur sa monture… Pardon je m’égare un peu.) Il ne fait aucune concession, mais c’est pour votre bien, les garçons !

Il ne s’agit pas simplement d’être un mec « gentil » ou d’être « drôle et intéressant » — il y a des dizaines de milliers d’ex-maris gentils, drôles et intéressants qui se feront un plaisir de vous l’expliquer.

C’est hélas vrai. Je ne peux que confirmer ce triste constat. Moi même, j’ai eu un fiancé (on dit comme ça, dans mon milieu social, pas « copain » ou « coup d’un soir ») très toxique, qui me malmenait, me trompait et se montrait violent, mais je ne veux pas m’étaler là-dessus. Et dire que j’y retournais, alors que j’étais si malheureuse, comme vidée de ma volonté ! Maintenant j’ai intellectualisé cela, et au lieu basculer dans le féminisme et faire du ressentiment envers les hommes mon carburant, j’ai compris qu’il fallait que les hommes bons apprennent à se conduire virilement. Parce que sinon ce n’est pas nous, les femmes, qui rejetteront les hommes toxiques. Débrouillez-vous pour avoir l’air toxique, c’est l’avenir de l’Occident qui en dépend ! Évidemment, les gauchistes et les féministes feront tout pour vous égarer. (Et les femmes de droite pas grand-chose pour vous guider… C’est notre instinct, je suis désolée. Parfois j’ai même un peu honte.)

Autour de vous, vos amis, professeurs, collègues, votre famille, et même de parfaits inconnus, essaieront de condamner ce que vous apprendrez, et ils essaieront de vous empêcher d’acquérir des connaissances.

Aujourd’hui, pour une jeune femme, le niveau des prétendants est tellement bas que vous pourriez devenir un homme désirable beaucoup plus facilement que vous ne le pensez. D’abord, le physique n’est pas si important à nos yeux. Je veux dire : votre physique n’est pas aussi important que notre physique.

Les femmes sont bien plus intéressées par ce qu’un homme fait et par ce qu’il est, par rapport au reste de la société, que par son apparence… bien qu’être beau ne fasse jamais de mal.

Une admiratrice anonyme de Raffaello Bellino à Collioure
Comme je ne peux pas mettre une photographie de Raffaello, qui est pourtant beau gosse dans la réalité, je vais égayer ce billet avec une de moi. C’est joli, n’est-ce pas ? C’est Collioure. C’est tellement beau la France !

Ensuite, le Compendium masculiniste détaille ce que les femmes veulent. C’est forcément un peu long. Je peux vous le résumer en négatif : les femmes ne veulent pas s’ennuyer et pas d’instabilité mais pas de routine et pas de risque et ne pas manquer d’attention et ne pas perdre une occasion de monter en statut social et de rendre jalouses les autres femmes et ne pas se contenter de moins que ce qu’elles se sentent valoir. Voilà, c’est simple il me semble. Si ce n’est pas clair, Raffaello l’explique bien mieux. Il décrit aussi très justement ce que les hommes veulent : une femme belle, disponible, douce et réceptive, reconnaissante et respectueuse, blonde avec des yeux clairs. Non, j’exagère : Raffaello aime aussi les brunes. Enfin, à la vitesse à laquelle s’élargit le fessier de Gio Scotti, j’ai encore mes chances — rira bien qui rira la dernière ! D’ailleurs il pense à moi, c’est manifeste :

Les hommes devraient, en général, « viser en dessous de leur propre attractivité » s’ils souhaitent trouver une bonne partenaire à long terme.

Je n’ai pas pu lire le paragraphe sur « l’âge comme facteur critique du marché sexuel ». Ça me donnait l’envie de pleurer et je voulais éviter d’avoir les yeux rouges toute la soirée (j’étais invitée à un rallye). En revanche, j’ai beaucoup aimé tout le chapitre sur le féminisme et la pilule rouge.

Dans le cadre de la pilule bleue féministe, l’homme avance timidement dans sa drague, attendant constamment la désapprobation de la femme, parce qu’il se fait une idée faussée du « consentement ». En général, la relation devient tendue, et les deux parties sont insatisfaites.

Oui, très insatisfaites ! Du courage, Messieurs, de l’audace ! (Ça ne viendra pas de nous.) Nous faisons mine d’être hautaines et sûres de nous, mais ce n’est qu’une façade. À long terme, nous sommes à votre merci.

L’engagement est un pouvoir masculin. Il s’agit d’un pouvoir que la plupart des hommes ne savent pas qu’ils possèdent. C’est parce qu’ils ne comprennent pas que les femmes désirent un engagement de la part d’un homme de qualité autant que les hommes désirent des relations sexuelles avec une femme de qualité.

Une admiratrice anonyme de Raffaello Bellino sur la plage
Allez, une photographie de moi pour faire respirer la mise en page. J’adore ce bleu. De profil, ça amincit.

Raffaello traite en parallèle, sans prendre parti, les perspectives de l’homme désirant se marier pour fonder une famille et celle de l’éternel célibataire. En tant que catholique encore à marier, je ne peux pas approuver la seconde voie. Mais c’est à vous de décider si vous voulez vivre une relation longue et fidèle avec une épouse ou avec un vénérologue. Ensuite, il aborde la pratique de la séduction. Comme une spectatrice devant un illusionniste, je préfère ne pas connaître les trucs qui permettent au spectacle de m’émerveiller (même si je sais qu’ils existent). Mais j’aime le spectacle et vous, l’artiste de la séduction, vous devez les connaître et les pratiquer pour émouvoir les femmes que vous voulez séduire (puis votre épouse, continuellement, pour la garder). Si vous ne prenez pas de risque, si vous restez passif comme… une fille, vous n’intéresserez aucune femme. La phrase la plus importante du Compendium… Je ne sais pas si je dois vous la donner, car tout est dedans ou presque, alors Raffaello pourrait m’en vouloir… Bon, allez, si, je vous la révèle :

L’essence de l’attractivité d’un homme est sa confiance en lui.

En conclusion : si vous cherchez des réponses complètes mais concises sur toutes les questions que vous vous posez sur les rapports entre hommes et femmes, vous ne trouverez pas mieux que le Compendium masculiniste. Je dois l’avouer : c’est le texte que j’avais moi-même tenté d’écrire… mais ne le dites pas à mes abonnés !

Une admiratrice de Raffaello Bellino au Mont Saint Michel
C’est dommage tout ce vide en bas de la page. Je vous mets une dernière photo de moi, pour le paysage.

Le Compendium masculiniste est disponible, ainsi que d’autres publications, à un prix ridiculement bas sur la page Gumroad de Raffaello Bellino. Si toutefois vous êtes un radin sceptique, je vous engage à parcourir gratuitement les vastes ressources de son site Les Trois Étendards. — TB

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