Marc Vanguard diffuse sur Twitter des éléments de statistique mettant en rapport criminalité et immigration. Nous republions son travail sur les Effrontés dans l’espoir que cela nourrisse chez le lecteur une réflexion raisonnable et mesurée, au lieu des réactions émotionnelles si fréquentes sur ce sujet. — TB
Vous êtes nombreux à poser la question, et plusieurs théories circulent. Nous verrons dans ce billet que de nombreux éléments convergent sur un ordre de grandeur de ~70%.
Rappelons d’abord les derniers chiffres du Ministère de la Justice:
- Les étrangers représentent 24,5% des détenus, contre 7% de la population en France.
- Leur taux de détention est 4 fois plus élevé que celui des Français.
- Il est même 5 fois plus élevé pour les étrangers africains.
Les étrangers sont sur-représentés dans la criminalité, mais qu’en est-il des descendants d’immigrés ? Ils sont autant voire plus sur-représentés que les immigrés eux-mêmes, dans tous les pays occidentaux pour lesquels les chiffres sont accessibles. Exemple, la Suède :
Même en neutralisant certains facteurs comme l’âge, les descendants d’immigrés (extra-européens notamment) ont tendance à être encore plus sur-représentés dans la criminalité et la délinquance que les immigrés de première génération. Comme on le voit dans les données danoises :
Aux Pays-Bas, des chercheurs montrent que les descendants directs d’immigrés extra-européens présentent un taux de criminalité 30% plus élevé que celui des immigrés extra-européens. Lui-même trois fois plus élevé que celui des Néerlandais autochtones :
Le phénomène est bien connu aux États-Unis où les étrangers sont surtout issus d’une immigration de travail. Les étrangers y ont des taux de criminalité inférieurs aux « autochtones », mais pas leurs descendants. Un effet plus ou moins similaire joue peut-être en Europe aussi. [Dans le graphique ci-dessous, la catégorie « Native born » désigne les Américains blancs non-hispaniques — TB]
À partir de ces données, on peut donc raisonnablement supposer qu’en France le taux d’incarcération des descendants directs d’immigrés se situe en écart de -10% à +30% de celui des étrangers. Sauf s’il y a une « exception française » à la criminalité des descendants d’immigrés.
Le taux de détention des immigrés ayant acquis la nationalité (surtout par naturalisation) est une hypothèse plus délicate qui requiert une fourchette encore plus large. Disons 50% à 0% d’écart par rapport aux étrangers (le casier judiciaire ne doit pas obligatoirement être vierge pour être naturalisé).
À partir de ces données, on peut estimer une fourchette large du pourcentage d’immigrés et de descendants directs d’immigrés dans nos prisons françaises : de 60% à 80%. Je vous fournis tous les détails du calcul en fin de billet, si vous souhaitez le refaire.
Cette estimation de 60-80% est cohérente avec un certain nombre de sources. Le Monde relayait en 2000 une étude qui montrait que les deux tiers des mineurs jugés en Isère pour faits graves avaient un père né à l’étranger.
Une enquête du Point de juin 2004 révélait que 60 à 70% des noms répertoriés dans les synthèses de la Direction centrale de la sécurité publique étaient alors à consonance étrangère. Méthodologie toujours questionnable, mais résultats cohérents.
Le criminologue Xavier Raufer déclarait en juin 2019 à Atlantico que « la crise criminelle dans la région parisienne est à 80% sans doute le fait d’étrangers, migrants, mineurs isolés, jeunes issus de l’immigration africaine ». Simple avis d’expert, mais à nouveau convergeant.
L’estimation de 60 à 80% d’immigrés et descendants directs d’immigrés dans les prisons françaises semble donc cohérente.
Bien entendu, tous les immigrés de première et deuxième génération ne sont pas pour autant des délinquants, loin de là. Et ils n’ont pas inventé l’insécurité. De nombreux facteurs peuvent expliquer la sur-criminalité des immigrés, plusieurs pistes sont avancées, notamment socio-démographiques.
Si vous souhaitez refaire par vous-mêmes le calcul de la fourchette de 60 à 80%, voici un visuel à la fois simple et détaillé qui pourra vous aider en vous donnant :
- Les données d’entrée et leurs sources.
- Les opérations à effectuer.
Dans une Europe où les descendants d’immigrés extra-européens sont encore plus sur-représentés dans la criminalité que leurs parents, certains pensent encore qu’il n’y a pas de problème d’assimilation.
Dans une France où les immigrés et leurs descendants peuplent à 60-80% les prisons, nous accueillons pourtant 300 000 immigrés légaux par an. Une autre politique migratoire est possible. Ferme et responsable, associée à une justice plus efficace, elle est désormais urgente.