Peut-on expliquer la sur-criminalité des populations immigrées en Europe ?

Marc Vanguard diffuse sur Twitter des éléments de statistique mettant en rapport criminalité et immigration. Nous republions son travail sur les Effrontés dans l’espoir que cela nourrisse chez le lecteur une réflexion raisonnable et mesurée, au lieu des réactions émotionnelles si fréquentes sur ce sujet. — TB

La sur-criminalité des populations immigrées en Europe est un fait que de nombreux chercheurs tentent d’expliquer. Regardons quatre pistes souvent évoquées:

  • Les biais discriminatoires
  • Les facteurs socio-économiques
  • Les facteurs innés
  • Les facteurs culturels

Ce billet tente d’extraire d’études académiques quelques chiffres intéressants, sachant qu’on ne peut ici être exhaustif ou arriver à une conclusion tranchée. Vous pourrez vous faire votre propre opinion en approfondissant les sources.

Des biais discriminatoires ?

La question des « contrôles au faciès » est fréquemment étudiée. Il est indiscutable que les policiers contrôlent un échantillon peu représentatif de l’ensemble de la population. Mais est-ce vraiment une discrimination ethnique ?

Financés par l’Open Society de George Soros, très pro-immigration, des chercheurs ont observé des contrôles policiers à Paris.

En effet, on ne peut attester d’une discrimination ou de contrôles au faciès si l’on se contente de relever les caractéristiques des personnes qui sont effectivement contrôlées par les policiers. Il faut comparer ces personnes contrôlées non pas aux données (très incertaines) sur la population française, mais à celles sur la population effectivement présente sur les lieux où les policiers effectuent les contrôles. S’il y a discrimination, elle doit être définie par l’écart qui sépare la composition de la population contrôlée de celle de la population dont elle est extraite.

C’est donc muni de ce viatique méthodologique indispensable que nous avons mené une recherche à Paris, financée par la Open Society Justice Initiative […]

Lors d’une pré-enquête de faisabilité de l’étude, menée au printemps 2007, nous avions constaté que rares étaient les lieux à Paris et en banlieue dans lesquels la police contrôle fréquemment les passants . Les lieux qui nous sont apparus pertinents, en termes de fréquence, ont finalement été quatre lieux situés dans l’enceinte de gares (Châtelet-RER, hall principal de la gare du Nord, quais d’arrivée du Thalys, plate-forme d’échange RER-SNCF-RATP de la gare du Nord) et un lieu en extérieur, situé à proximité de la gare RER du Châtelet, la Fontaine des Innocents (en fait, place Joachim du Bellay).

Fabien Jobard et René Lévy, « Les contrôles au faciès à Paris. », Plein droit, 2009

Ils ont constaté la sur-représentation de certaines populations parmi les personnes contrôlées… à commencer par les hommes et les jeunes ! Les Noirs et les Maghrébins sont certes 1,8 à 14,8 fois plus contrôlés que les Blancs. Mais les hommes le sont 3,5 à 10 fois plus que les femmes ! S’il y avait un « racisme systémique », il y aurait donc un « sexisme systémique » au détriment des hommes ?

Ensuite, il y a un écart considérable entre la composition de la population contrôlée et la composition de la population présente sur les lieux. Cet écart concerne en premier lieu le sexe. Sauf au Thalys, les hommes sont entre 3,5 et 10 fois plus contrôlés que les femmes. Les jeunes sont également sur-contrôlés et ce, de manière significative, quelle que soit leur part dans la population de départ. Ainsi, même là où les jeunes sont nombreux, ils sont sur-contrôlés : l’exemple le plus spectaculaire est celui de la Fontaine des Innocents, où ils forment un peu plus de la moitié de la population présente, mais 99% des personnes contrôlées. […]

Pour résumer, les Noirs ont entre 3,3 et 11,5 fois plus de risques d’être contrôlés que les Blancs au regard de leur part dans la population disponible ; les Maghrébins entre 1,8 et 14,8. Ces odds-ratios surpassent ceux habituellement observés dans des études comparables en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Ibid.

En réalité, la tenue vestimentaire serait même une meilleure donnée prédictive des contrôles que l’apparence physique : porter un sweat à capuche augmente la probabilité de contrôle de 5,7 à 16,1 fois ! Une conclusion difficile à admettre pour l’Open Society !

Les choses se compliquent toutefois à partir du moment où l’on considère l’apparence vestimentaire. En effet, si, sans surprise, les tenues de ville ou de bureau (« business ») sont sous-contrôlées au regard de leur part dans la population présente, les tenues « normales, décontractées » (« casual ») sont également sous-contrôlées, sauf sur le quai du Thalys où le odds-ratio est de 1,3, c’est-à-dire relativement faible. Les odds-ratios portant sur la catégorie « tenue jeune » crèvent littéralement le plafond : de 5,7 à 16,1 selon les lieux. Plus encore, ces odds-ratios sont supérieurs à ceux que l’on tire de la seule variable d’apparence physique.

Ibid.

Comme les jeunes hommes en sweat à capuche sont sur-représentés parmi les populations non-blanches, il est difficile de savoir si la sur-représentation des Noirs et Maghrébins parmi les personnes contrôlées est liée à leur couleur de peau ou à leur tenue vestimentaire.

Est-ce à dire que l’apparence vestimentaire est plus prédictive du contrôle que l’apparence raciale ? Il est difficile de l’affirmer en se fondant sur la seule comparaison des odds-ratios. En effet, si les Blancs sont sous-contrôlés parce qu’ils sont sur-habillés en « business » ou, à l’inverse, si les Noirs sont sur-contrôlés parce qu’ils sont sur-habillés « jeunes », alors la comparaison des odds-ratios ne ferait que comparer deux fois la même chose ou, plus exactement, deux phénomènes qui se nourrissent l’un l’autre en produisant des effets cumulés multiplicateurs. Or, c’est bien ce qui se produit : dans la population disponible, les personnes habillées « jeunes » sont pour deux tiers d’entre elles des Noirs ou des Maghrébins. (Dit autrement, seulement 5,7% des Blancs de la population de référence portent une tenue « jeune », contre 19% des Noirs et 12,8% des Maghrébins.) Il conviendrait alors de mener une analyse dite « toutes choses égales par ailleurs » de façon à prendre en compte ces effets éventuels de composition. Mais ce type d’analyses, que nous avons menées sur d’autres enquêtes , nécessite un nombre élevé d’observations, d’autant que le nombre absolu de personnes habillées de manière neutre ou plus chic est, en fin de compte, trop faible pour se prêter aux calculs statistiques approfondis.

Il faut donc s’en tenir là : les policiers sur-contrôlent une population caractérisée par le fait qu’elle est masculine, habillée de manière typiquement jeune et issue de minorités visibles.

Ibid.

A l’étranger, les « contrôles au faciès » ont aussi fait l’objet de nombreuses études. Aux Pays-Bas, une étude sur plus de 220 jeunes a certes montré que ceux « d’apparence étrangère » avaient plus de risques de faire l’objet d’un contrôle d’identité ou d’une fouille. Mais quatre facteurs pourraient expliquer cela : le temps passé à traîner dans la rue, les actes de délinquance déjà commis, l’appartenance à une bande, et l’irrespect pour les policiers. Quand ils ont neutralisé ces facteurs, les chercheurs ont été surpris par les résultats. En effet, ce modèle annule quasiment la sur-représentation des personnes d’apparence étrangère dans les contrôles. Malgré leur hypothèse initiale, les auteurs doivent donc conclure que la discrimination ethnique par la police est insignifiante.

À nouveau, quand seule l’apparence ethnique est considérée, nous trouvons un soutien à l’hypothèse 1, avec l’apparence ethnique comme prédicteur signifiant (modèle 1). Cette variable reste signifiante quand nous introduisons subséquemment les variables de contrôle concernant le sexe et le lieu (modèle 2), la disponibilité, la délinquance et l’implication dans un groupe (modèle 3). La signifiance de l’apparence ethnique pour la qualité des contacts disparaît cependant quand la dernière variable de contrôle est introduite : la volonté de coopérer avec la police. Donc, ici aussi, l’hypothèse d’un traitement inégal des jeunes des minorités ethniques n’est pas soutenue. […]

Cette étude a commencé avec l’hypothèse que, les discriminations ethniques étant un fait courant aux Pays-Bas, cela pouvait aussi être vrai dans les affaires policières. Elle s’est ensuite focalisée sur la détermination de l’étendue de l’inégalité de traitement des jeunes des minorités ethniques dans l’activité policière. Pour faire cela, nous avons décidé, non seulement de regarder les inégalités résultantes entre les jeunes des minorités ethniques et les jeunes d’apparence hollandaise, mais aussi d’essayer de contrôler les distinctions justifiables qui pouvaient être faites durant les activités policières.

Dans ce but nous avons mené une enquête, qui nous a amené à la principale conclusion de ce papier, à savoir : bien qu’une inégalité résultante substantielle existe, l’étendue des inégalités de traitement envers les jeunes des minorités ethniques est étonnamment limitée. En fait, elle est si limitée que, dans cette étude, nous n’avons même pas pu obtenir une preuve statistique signifiante.

Jörgen S. Svensson et Sawitri Saharso, « Proactive policing and equal treatment of ethnic-minority youths », 2014

Cela ne veut pas dire que les forces de l’ordre ne pratiquent jamais de discrimination ethnique, mais qu’un « racisme systémique » des contrôles policiers est une théorie bien fragile, qui nourrit et se nourrit de réactions inégales aux contrôles.

Le sentiment général après un contrôle de police, par origine du contrôlé

De toute manière, cet éventuel biais concernerait les mises en causes faisant typiquement suite à des contrôles (stupéfiants, séjour illégal…), très insuffisant pour expliquer les taux de criminalité observés sur les agressions, homicides, etc.

Taux de mis en cause des ressortissants africains en France

Des facteurs socio-économiques ?

« C’est parce qu’ils sont pauvres. » Vous avez sûrement entendu ce refrain, qui expliquerait à lui seul la sur-représentation des immigrés dans la délinquance et la criminalité. Mais qu’en est-il réellement ?

Rappelons pour commencer l’évidente corrélation entre statut socio-économique (SES) et criminalité. Les personnes pauvres commettent bien plus de délits (et crimes), comme le montrent de nombreuses analyses, dont l’étude américano-néerlandaise illustrée ici :

Statut socio-économique (SES) et criminalité

Mais en France, l’écart de pauvreté (13% contre 19%) n’explique pas tout. À statut social égal, les adolescents de familles du Sahel sont jusqu’à 4 fois plus impliqués dans des délits que les adolescents autochtones français (étude sur 4500 adolescents par Hugues Lagrange, sociologue réputé de gauche).

Délinquance des immigrés : la pauvreté n'explique pas tout

À l’étranger aussi, la recherche bafouille. Les facteurs socio-économiques ne semblent pas expliquer pleinement les écarts de criminalité observés.

Une grande partie des explications de la différence de degré et de nature de la délinquance doit être cherchée dans d’autres caractéristiques.

Martine Blom & Roel Jennissen, « The Involvement of Different Ethnic Groups in Various Types of Crime in the Netherlands », 2014

L’écart de taux de délinquance entre ménages immigrés et autochtones est très net, même à iso-conditions socio-économiques. Et même sur des ménages vivant au-dessus du seuil des aides sociales, comme sur cette illustration (ménages entre 3,4K€ et 4,5K€ mensuels) :

Taux de délinquance à iso-conditions socio-économiques

Certes, les ménages pauvres étant sur-représentés parmi les immigrés, on arrive à expliquer par des facteurs socio-économiques environ 40% de l’écart total de criminalité entre immigrés et autochtones :

Criminalité et migration, selon l'âge, l'éducation et le sexe

Ce qui laisse 60% (62,3% ici) de mystère…

Des déterminants innés ?

Face aux partisans des « constructions sociales », une école de pensée déterministe insiste sur d’éventuels facteurs innés (ex : le taux de testostérone) qui auraient un effet sur les écarts de criminalité entre populations. Une théorie farfelue ? Certes, le taux de testostérone des hommes d’origine africaine est généralement plus élevé que celui des hommes « caucasiens » :

Différence de taux de testostérone entre Blancs et Afro-Américains

Mais pour autant, il n’est pas évident d’en tirer des conclusions sur un éventuel lien avec la criminalité. Le lien entre testostéronémie et agressivité a beau être admis chez les animaux, il est encore très débattu chez les humains. Certes, il semble que le taux de testostérone soit (légèrement) corrélé positivement à tous les « mauvais comportements », comme le montre cette matrice :

Matrices de corrélation : testostérone et autres facteurs

Mais la testostérone est corrélée négativement de manière bien plus significative avec revenus, intelligence et niveau d’éducation. La complexité des interactions entre tous ces facteurs empêche de tirer des conclusions tranchées sur le rôle de la testostérone dans la criminalité.

La recherche semble plus abondante sur le sujet de l’intelligence. Il a été démontré que les capacités cognitives sont inversement corrélées à la délinquance et à la criminalité :

Comportements criminels et capacités cognitives

Des études controversées montreraient une corrélation entre le QI moyen des pays d’origine des immigrés et leur taux de criminalité. Par exemple, aux Pays-Bas la corrélation serait très significative à r=0,64. Mais attention : corrélation (contestée) n’est pas causalité…

Criminalité, QI et origine : une corrélation controversée

…en effet, on retrouverait un réseau indétricotable de variables potentiellement liées.

Le QI influencerait-il alors la criminalité ou bien les facteurs économiques qui eux-mêmes influencent la criminalité ? Difficile de conclure sur ce volet.

Par ailleurs, même si on admettait la corrélation précitée à 0,64, comment pourrait-on expliquer les écarts abyssaux de criminalité entre ressortissants maghrébins d’une part, et brésiliens/péruviens d’autre part ? Des facteurs culturels auraient-ils un rôle ?

Des facteurs culturels ?

En 2018, au procès pour viol d’un réfugié, son avocate déclara que son client « n’avait pas les codes culturels ». Une déclaration qui fit polémique, une fois amplifiée dans la presse. Que valent ces explications « culturelles » de la criminalité?

« C’est religieux », accuseront certains. Il est vrai que les chiffres semblent montrer une corrélation entre les taux de criminalité de populations immigrées et le pourcentage de musulmans dans le pays d’origine. Mais encore une fois, corrélation ≠ causalité.

Taux de criminalité parmi les groupes d'immigrants aux Payx-Bas

En effet, le graphique précédent montre aussi que l’immigration musulmane est plus pauvre, avec un chômage plus élevé, qui sont aussi des facteurs corrélés à la criminalité. Une étude a même montré une corrélation négative entre degré de religiosité et délinquance marocaine. La religion musulmane pourrait donc aussi avoir un rôle « pacificateur » pour une immigration peut-être déroutée par un ordre moral très particulier en Occident, laïcisé et plus diffus que dans le monde islamique — un monde plus strict et avec souvent moins de criminalité.

D’ailleurs, quoi qu’on en pense, les autorités religieuses musulmanes jouent parfois ce rôle « d’apaisement » en France. Ce qui traduit en creux la faiblesse de nos autorités face à ce pouvoir religieux émergeant :

Lors de cette prière du vendredi, 2000 fidèles étaient réunis à la Mosquée Averroès dans le recueillement pour rendre hommage à Aymen, fauché il y a deux jours dans le quartier de La Paillade à l’issue du match France-Maroc. Ensemble, les représentants de la communauté musulmane et la famille d’Aymen ont appelé à ramener le calme dans le quartier du nord-ouest de Montpellier.

Car depuis 36h, la tension est palpable. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des échauffourées ont eu lieu. Plusieurs poubelles et une voiture ont été incendiées et un appartement a été saccagé. En parallèle, les incitations à venger l’adolescent de 14 ans circulent sur sur les réseaux sociaux. Des messages que condamnent fermement la famille de l’adolescent et l’imam du quartier.

Angélique Le Bouter, « Montpellier : la grande mosquée de La Paillade et la communauté gitane appellent au calme », France 3 Occitanie, 2022

Enfin, si l’Islam était réellement un facteur important de criminalité, comment pourrait-on expliquer que l’Indonésie musulmane présente des taux de criminalité très faibles, plusieurs fois inférieurs à ceux de beaucoup de pays arabes ?

Tant de facteurs semblent entrer en jeu. Au-delà des facteurs religieux, d’autres écarts culturels pourraient jouer. Plusieurs études prétendent ainsi que les Turcs auraient un esprit plus « entrepreneur » que les Marocains, ce qui expliquerait en partie leur plus faible criminalité.

Autre théorie dans le même genre : les familles antillaises (ici, des Antilles néerlandaises) comportent plus de familles construites autour de mères célibataires, qui seraient plus permissives avec leurs fils.

On pourrait continuer ainsi longtemps, théorie sur théorie. Mais se faire une opinion sur les causes de la sur-criminalité de certaines immigrations relève finalement plus du domaine de la croyance subjective que de la science objective. De toutes les études, on peut certes retenir que les facteurs socio-économiques expliqueraient environ la moitié de l’écart de criminalité observé. Mais l’autre moitié semble être un méli-mélo indétricotable de facteurs plus ou moins crédibles.

Gardons aussi en tête le décalage culturel considérable entre certains pays d’origine et nos pays occidentaux qui n’ont plus connu la guerre ni un strict ordre moral religieux depuis des décennies. Un décalage difficile à combler quand l’assimilation ne fonctionne plus.

Quant aux autres potentiels facteurs, faites-vous votre propre avis. Ce billet reste un résumé superficiel des différentes théories, à vous de creuser les sujets qui vous intéressent : biais discriminatoires, facteurs culturels, etc. Le tout sans haine ni fatalisme.

Pour conclure, restons prudents. L’étude « Ethnicity and Crime in the Netherlands » met en garde contre les généralisations trop hâtives. Des facteurs individuels entrent nécessairement en compte dans les comportements criminels.

Loeber et Slot ont avancé que l’on ne peut pas faire de généralisation sur les groupes ethniques et le crime parce que les membres individuels des groupes ethniques varient dans leur probabilité de commettre des crimes. En d’autres termes, il n’y a pas deux membres identiques dans un groupe. Donc, Loeber et Slot concluaient que « seule une minorité de jeunes dans les groupes ayant la plus grande prévalence commettent des crimes. Par conséquent, les chiffres de prévalence ne sont pas appropriés pour décrire le comportement de groupes ethniques dans leur ensemble. »

James D. Unnever, « Ethnicity and Crime in the Netherlands », 2018

Je vous invite néanmoins à lire la note de bas de page :

Cependant, la recherche récente montre qu’une majorité (54%) des hommes d’origine non-occidentale ont été officiellement enregistrés comme délinquants entre les âge de 12 et 25 ans, et que la part des hommes marocains officiellement enregistrés comme délinquants monte à 70 % (Huijink & Kessels, 2016)

Ce que j’ai compris grâce au billet de Marc :

  • Le « racisme systémique » de la police est inexistant (ce qui ne contredit pas l’existence d’un racisme individuel de la part de certains policiers).
  • Les contrôles de police ciblent les hommes jeunes en fonction de leur tenue vestimentaire et de leur attitude dans l’espace public.
  • Le caractère plus ou moins déplaisant d’une interaction avec les policiers est déterminé surtout par l’attitude que l’on adopte envers eux.
  • La pauvreté est bien un facteur de délinquance, mais moindre que l’origine des mis en cause.
  • S’il y a des facteurs innés, ils sont peu significatifs. En revanche, il est dangereux d’être con, peu importe que ce soit inné ou acquis.
  • La religion n’est pas un facteur de délinquance.
  • Le fameux préjugé « les Arabes sont des voleurs » est faux si on l’entend comme « tous les Arabes sont des voleurs », mais vrai si on le comprend comme « beaucoup d’Arabes sont des voleurs (en Europe) ».

Aussi déplaisant que soit ce constat, il n’est pas rationnellement contestable au vu des statistiques policières. Nier le problème n’est bon ni pour les pays accueillant un grand nombre d’immigrés, ni pour les enfants de l’émigration. Ceux-ci devront de toute façon trouver une place dans des sociétés européennes bien différentes du monde de leurs aïeux. De préférence celle de citoyen bien ajusté aux mœurs de son pays plutôt que celle de délinquant voué à souffrir et faire souffrir. — TB

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