Bilan économique de la France depuis 2017
Dépense publique, dette, impôts, je vous présente dans ce billet les chiffres alarmants de la crise des comptes publics.
La dépense publique a fortement augmenté depuis 2017 : +19% de 2017 à 2022 contre +9% de 2012 à 2017.
La crise Covid est en partie responsable : la dépense publique a crû de +5% en 2020… puis de nouveau +4% en 2021 et +4% en 2022.
La France est LE pays d’Europe dans lequel la dépense publique est la plus élevée, rapportée au PIB.
- France : 58%
- Italie : 57%
- Belgique : 54%
Moyenne OCDE : ~45%
Et c’est en grande partie une conséquence du « modèle social » français…
La générosité de notre « modèle social » n’est pas une légende. Elle se reflète dans les chiffres : la France est LE pays d’Europe dans lequel la dépense en prestations sociales est la plus élevée rapportée au PIB. Cette dépense publique hors-norme n’est pas sans conséquence…
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au Ministère de l’Économie, en 2014, le cumul des déficits s’élève à plus de 1000 milliards. En 2023, le déficit des comptes publics était abyssal : 154 milliards d’euros, c’est plus de 2,5 fois plus que le niveau des années pré-COVID.
Le déficit considérable est financé par deux leviers : l’endettement et les impôts. Commençons par la dette.
La dette publique a explosé de 2017 à 2023, augmentant de +37%. C’est beaucoup plus que chez nos grands voisins européens (exemple : +23% en Allemagne ou en Italie).
Le ratio d’endettement de la France est à 111% du PIB en 2023. C’est 12 points de plus qu’en 2017. Pourtant, la moyenne européenne est revenue à son niveau pré-COVID de 2017 (82%). La France est désormais plus endettée en pourcentage du PIB que l’Espagne et le Portugal.
Conséquence : le service de la dette est un poste de dépense considérable de l’État, 53 milliards d’euros en 2023. C’est près de 5 fois le budget de la justice (prisons, tribunaux). C’est à peu près ce que rapporte chaque année l’impôt sur les sociétés.
Outre la dette, le financement de la dépense publique se fait aussi (et surtout) par les impôts. Le montant des prélèvements obligatoires a augmenté de 300 milliards entre 2012 et 2023. Le ratio prélèvements obligatoires / PIB est cependant resté relativement stable (données OCDE : 44,4% en 2012, 46,1% en 2022 ; données INSEE : 43,9% en 2012, 43,2% en 2023).
Malgré la suppression de la taxe d’habitation, la pression fiscale se maintient sur les ménages. Ainsi, l’impôt sur le revenu a augmenté de +1.500 euros (+30%) en moyenne par foyer imposé, entre 2017 et 2023.
L’augmentation des impôts est d’autant plus alarmante que la France se distingue déjà par une pression fiscale hors-norme. Le montant des impôts, taxes et cotisations sociales en France est équivalent à 46% du PIB, un ratio inégalé dans l’OCDE.
Les finances publiques sont donc caractérisées par :
- Une dépense hors-norme
- Des déficits élevés
Le tout étant financé par :
- Une dette qui a explosé ces dernières années
- Une pression fiscale croissante alors qu’elle est déjà à un niveau record
La dérive des comptes publics est telle que le classement international Index of Economic Freedom attribue à la France des notes proches du régime communiste cubain sur la fiscalité et les dépenses publiques !
Mais l’explosion de l’endettement et des dépenses publiques se fait-elle au profit des investissements et de la prospérité du pays ? Plusieurs indicateurs montrent que ce n’est pas le cas.
Sur la période 2017-2023, la croissance du ratio dette/PIB en France est la deuxième plus forte de l’Union Européenne. Mais en termes de croissance du PIB, la France ne se classe que vingt-troisième.
Mais qu’en est-il des autres indicateurs : productivité, balance commerciale, chômage, etc. ? Je publierai prochainement une suite à ce billet, avec une compilation d’une dizaine de grands indicateurs de la santé économique du pays.
Conclusions
- La France est LE pays de l’UE où la dépense publique est la plus élevée, tirée vers le haut par les prestations sociales les plus généreuses d’Europe. Cette dépense est financée par la pression fiscale la plus élevée de toute l’OCDE et par un fort endettement.
- L’état de nos finances publiques s’est aggravé au moment de la crise du COVID, mais contrairement à nos grands voisins européens, la trajectoire s’est à peine améliorée depuis. Le recours à la dette a explosé, et l’endettement du pays devient très préoccupant.
- L’augmentation des déficits et de la dette, à des niveaux supérieurs à ceux de nos voisins européens, ne semble pas avoir financé la croissance. La hausse du PIB par habitant en France depuis 2017 est l’une des plus faibles d’Europe.