Ceci est le deuxième volet d’une traduction d’un quadruple billet de Rollo Tomassi proposant un modèle des phases de l’hypergamie au cours de la vie d’une femme. Le texte original a été publié en 2014 sur therationalmale.com. — TB
« Le Guide du Marché Sexuel » continue d’être l’un de mes billets les plus prolifiques. Je me souviens à l’origine avoir écrit ce billet et dessiné le graphique pour répondre à un commentaire me demandant une représentation graphique de la façon dont la Valeur sur le Marché Sexuel (VMS) des hommes et des femmes varie au cours de leur vie. À ce moment, je n’avait pas idée à quel point ce graphique serait précis et influent, mais il semble que tous les trois mois environ quelqu’un m’envoie une étude avec un graphique tellement similaire à ma perception initiale de la valorisation et de la dévalorisation sur le marché sexuel que cela me fait même un peu peur.
Dans le graphique ci-dessus, nous pouvons voir que la valeur perçue d’une femme attirante est maximum lorsqu’elle atteint 25 ans, et diminue graduellement à mesure qu’elle vieillit. La valeur perçue d’un homme attirant, cependant, débute à un prix bien inférieur lorsqu’il est jeune, ne passant par son maximum que lorsqu’il atteint l’âge de 34 ans. Il semble, d’après la courbe de valeur ci-dessus, qu’au moins certains des stéréotypes que nous entendons souvent contiennent une part de vérité. Par exemple, que les mannequins féminins gagnent la plupart de leur argent avant 30 ans. Ou que les hommes deviennent plus attirants avec l’âge.
Mais peu importe ce que certains d’entre vous peuvent lire dans les courbes de valeur ci-dessus, cela s’est avéré être un outil pratique pour prévoir quand les couples cougar-ourson se forment, et quand ils vont probablement se séparer. Les courbes de valeur fournissent aussi des indices sur quelles relations cougar-ourson ont les meilleures chances de durer.
Brandon Wade, « The Cougar and Cub Dating Study », whatsyourprice.com, 2011
D’accord, mes propres paramètres étaient légèrement plus larges (la VMS des femmes passant le pic à 22-23 ans, celle des hommes à 36-38 ans), mais le postulat de base était étonnamment similaire. Comme on peut s’y attendre, les commentaires sont remplis d’anecdotes personnelles style « pas dans mon cas », « les gens sont des individus », mais le groupement des tracés sur le graphique est trop similaire pour ne pas reconnaître une consistance de forme avec mon graphique de VMS original :
Il y a d’autres études et graphiques qui reflètent ce modèle de base. Certaines sont plus indulgentes et projettent un déclin un peu moindre ou plus tardif de la VMS féminine — le déclin de la VMS masculine est rarement moins rigoureux — et chaque étude a des objectifs différents, mais la forme des courbes est si semblable qu’il est impossible de ne pas remarquer les similarités générales. Je préface la continuation de Traitement préventif avec ce graphique parce que ce sera un élément intégral de la compréhension des phases de révélation et de transition.
Les dernières années de fête
Bien que ce ne soit pas en soi une sous-section, le dernier tiers des « années de fêtes » d’une femme mérite une mention en cela que la fin de cette phase est souvent un prélude pour les rationalisations que les femmes développent et qui mènent à la phase de révélation. Comme je l’ai mentionné ici, certaines études placent le pic de VMS féminin jusqu’à 25-26 ans. Je soutiens que c’est bien trop tard dans la progression de la vie d’une femme.
Statistiquement, la plupart des femmes expriment le désir de s’installer, se marier et fonder une famille vers environ 27-30 ans, et la plupart des mariages ont lieu entre 26 et 30 ans pour les femmes occidentales. L’idéal féminin popularisé d’une femme profitant de sa jeunesse — souvent sous prétexte d’accomplir son nébuleux potentiel professionnel — est l’un des principaux facteurs de ce report des mariages, mais il est important de souligner, pour les hommes sortant avec des femmes dans cette phase, que les deux dernières années de fête sont le stade où une femme commence à ressentir le besoin urgent d’un engagement à long terme.
C’est ici que les femmes ayant de la prévoyance font de leur mieux pour se consolider par un mariage avec l’homme qui incarne le mieux — ou a le potentiel pour incarner — la génétique sexuelle de l’alpha, et l’approvisionnement et l’investissement parental qu’une hypergamie optimisée tente d’équilibrer dans un même homme. À aucun autre moment une femme ne ressentira davantage l’urgence de capitaliser son attractivité encore juvénile et sa capacité sexuelle avec un homme dont elle croit qu’il remplira la double exigence de sa stratégie sexuelle.
« On en est où ? »
C’est la phase où un homme entendra le plus couramment les mots « On en est où ? » de la part d’une femme, ou recevra des ultimatums de retrait de l’intimité (plus de sexe, ou des menaces de rupture) si aucune proposition n’apparaît à l’horizon.
Bien que la méthode de communication préférée des femmes reste l’implicite, en mûrissant une compétitivité intra-sexuelle amoindrie vis-à-vis des plus jeunes femmes (anxiété de compétition), la plupart des hommes découvrent que dans cette tranche d’âge, par nécessité, elles penchent davantage pour la communication explicite. La coquetterie, les détours et l’indifférence blasée dont elles usaient en profitant de l’attention des mâles durant leur années de VMS maximale est progressivement échangée contre les certitudes plus directes de l’assurance promise d’une sécurité future.
Note : gardez à l’esprit que la sécurité, pour les femmes, ne se manifeste pas toujours par l’approvisionnement financier, mais peut être l’investissement émotionnel, l’investissement parental, la sécurité physique et, le plus important, remplir le rôle masculin de stabilité et de dominance dans sa vie.
Il est de toute première importance de considérer que les femmes cherchent l’équilibre de leurs intérêts hypergamiques « alpha couille / bêta douille » dans le même homme à ce stade. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas aussi le mode opératoire habituel de l’hypergamie, mais c’est pendant les dernières années de fête qu’une femme (à un certain niveau de conscience) commence à réaliser que ce moment est sa meilleure opportunité d’utiliser sa VMS rapidement consumée pour consolider une hypergamie optimisée. Ce n’est pas dû, en soi, à une prémonition du Mur [NdT : le déclin rapide de sa désirabilité], mais c’est la première prise de conscience de sa capacité diminuante dans la compétition sexuelle pour l’attention des mâles avec les jeunes femmes vivant leurs propres années de VMS maximale.
Durant cette période, les femmes font souvent leurs premières tentatives sérieuses de trouver une manière — parfois la coercition — de « corriger » un alpha en un bêta satisfaisant le côté « bêta douille » de l’équation hypergamique, ou d’évaluer sérieusement le potentiel d’un bêta déjà engagé à se viriliser et à devenir plus alpha, plus ambitieux, et ce qu’elle croit être sa future VMS potentielle.
Enfin, gardez à l’esprit que dans cette phase les femmes ressentent cette urgence en proportion directe ce que leur apparence, leur sexualité et l’attention masculine reçue leur permet. C’est un raisonnement tout simple de se figurer que les femmes qui préservent leur attractivité physique et leur capacité sexuelle, et qui sont constamment récompensées par l’attention masculine, prolongeront cet état aussi longtemps que possible. En conséquence, certaines femmes attirantes peuvent prolonger leurs années de fêtes jusqu’au moment où cette attention cesse brutalement.
La révélation et la phase de transition
Entre les âges de 28 à 30 ans environ (parfois plus tard pour les femmes attirantes prolongeant leurs années de fête), les femmes entrent dans une conscience plus réfléchie de leur situation personnelle en ce qui concerne le déclin de leur VMS. J’appelle cette phase la révélation [NdT, dans le texte : Epiphany Phase] ; c’est le point où la sensation inconsciente qu’une femme a de sa Valeur sur le Marché Sexuel en lien avec son rendez-vous final avec le Mur ne peut plus être inconsciemment réprimée et ignorée.
Il est de toute première importance pour les hommes de comprendre pleinement la signification de cette phase pour les femmes. La révélation n’est pas le moment où une femme heurte le Mur de sa VMS (bien que ce soit possible), c’est le moment où une femme accepte l’amoindrissement de sa capacité sexuelle dans la compétition avec ses pairs (au sommet de leur VMS) pour l’attention masculine dont elle jouissait durant ses années de fête.
L’exagération abstraite serait de penser qu’une femme heurte nécessairement le Mur à 30 ans, son attractivité physique s’évanouit et elle se transforme magiquement en vieille fille à chat en une nuit. Les femmes peuvent absolument (avec des efforts) garder leur allure et leur capacité sexuelle passé cette phase, certaines jusqu’à la fin de la trentaine ou de la quarantaine. Cependant, ce qui définit cette phase est la réalisation consciente que leur apparence n’est plus ce qu’elle était dans leur jeunesse. Combiné avec la conscience qu’elles ne peuvent plus être en compétition pour l’attention des hommes au même niveau que les jeunes femmes au sommet de leur VMS, cela fait qu’elles espèrent à présent consolider leur hypergamie dans un engagement à long terme et une sécurité d’approvisionnement.
La phase de révélation n’est pas tant quand une femme heurte le Mur que lorsqu’elle ressent l’urgence de consolider sa situation par l’engagement d’un homme pour sa sécurité à long terme, avec l’anxiété de compétition provenant de la réalisation que c’est à présent elle qui doit faire des efforts pour l’obtenir plutôt que de se le voir offrir par les hommes durant ses années de VMS maximale.
C’est un moment précaire pour une femme où elle tente de réexaminer la dernière décennie de sa vie. Son mécanisme de rationalisation psychologique (aussi appelé « le hamster ») commence un furieux effort pour prendre en compte et expliquer les raisons de son échec à s’attacher l’engagement monogame à long terme d’un homme aussi alpha que sont attractivité pouvait lui permettre d’atteindre. Même une femme mariée avant cette phase passera par certaines variations du doute, ou de l’apitoiement sur soi, en faisant face à l’incertitude hypergamique de son choix (« Est-il le mieux que je puisse avoir ? »).
Les dernières années de fête d’une femme sont souvent l’étape durant laquelle elle entretien l’espoir de pouvoir « civiliser » le « mauvais garçon » alpha qui satisfait le versant viscéral de son hypergamie en lui faisant assumer le rôle d’approvisionneur que l’autre versant de son hypergamie réclame et qui devient de plus en plus urgent pour elle — la plupart des « veuves d’alpha » [NdT : les femmes n’ayant pu s’attacher l’homme de leur désir] sont produites dans cette période. Cependant, c’est durant la phase de révélation que les femmes font (commodément) les rationalisations nécessaires pour justifier ce travail de « correction ».
Durant la phase de révélation, le dialogue interne et externe d’une femme est fait d’auto-justifications, d’auto-éducation vertueuse et d’auto-congratulations.
« J’étais très différentes durant mes études, mais j’ai grandi sur le plan personnel. », « J’ai appris ma leçon en suivant le “mauvais type” d’hommes ; c’est fini les machos maintenant. » et : « Où sont passés les mecs bien ? », sont les clichés standards que se racontent les femmes et qu’elles diffusent vocalement (ouvertement), directement ou indirectement, à tous les approvisionneurs potentiels dans l’espoir de leur signaler qu’elles examineront désormais leur offres (sous préconditionnement féminin) d’amour, de loyauté et de soutien qui ne les intéressaient pas durant leurs années de fête.
C’est durant cette phase que les femmes changent radicalement leurs priorités quant aux traits requis chez un homme pour le qualifier « d’attirant », et tentent de s’acheter une conduite en changeant leur comportement pour l’aligner sur la nouvelle personnalité qu’elles se créent. Puisque le physique, les prouesses sexuelles et la dominance alpha qui constituaient les signaux de leur excitation ne sont plus aussi fréquents de la part des hommes que lorsqu’elles étaient jeunes, elles redonnent la priorité à une préférence (présumée) pour des attributs masculins soulignant la fiabilité, la capacité d’approvisionnement, l’humour, l’intellect, et des définitions ésotériques de la compatibilité et de l’intimité.
Pour les femmes enclines à la spiritualité (c’est à dire la plupart des femmes), cela peut se manifester par un retour commode vers des convictions religieuses qu’elles avaient négligé durant leur adolescence. Pour d’autres, cela peut-être une sorte de célibat forcé, un refus de coucher selon les auspices hypergamiques de leurs « années de fête » dans l’espoir qu’un mâle bien approvisionnant (ceux qui réalisent tout juste leur propre VMS potentielle) les appréciera pour leur prudence — si différente d’elles-mêmes et de toutes les filles qui l’ont rejeté durant la décennie passée.
Dans ce schéma psychologique d’auto-affirmation, elle « sait finalement ce qui est bien », alors qu’elle fait simplement de la nécessité d’approvisionnement et de sécurité à long terme une vertu que les hommes, elle l’espère, apprécieront. Sinon il reste la possibilité de les culpabiliser en leur faisant penser qu’ils ne sont « même pas des hommes » pour ne pas s’être montrés à la hauteur de son désir d’avoir le beurre et l’argent du beurre.
Bien que l’apparence et le physique masculin des hommes soit toujours un important facteur d’attraction, son désir d’une association personnelle avec le statut et la prospérité d’un homme commence à surpasser les priorités physiques dans son attirance, à mesure qu’elle réalise la nécessité de ces attributs pour son approvisionnement (et celui de sa progéniture).
À mesure qu’une femme entre dans sa phase de transition (29-31 ans), ce nouvel ordre de priorités coïncide avec la perception ajustée de sa propre VMS. Plus une femme devient consciente de sa capacité décroissante dans la compétition sexuelle pour les hommes qui (croit-elle) satisferaient le mieux son équilibre hypergamique, plus elle est forcée de réévaluer sa propre image. Il y a de nombreuses conventions sociales féminines déjà établies pour l’aider à nier ou adoucir cette réévaluation. Cependant, son inconscient perçoit toujours l’anxiété de compétition : à moins qu’elle soit, par l’effort ou la génétique, une exception physique notable, elle ne peut tout simplement plus obtenir le même genre d’attention masculine que les femmes au sommet de leur VMS.
Notons que la réalité de cette évaluation, les attentes réalistes, ne sont pas la source de cette anxiété, mais plutôt ce qu’elle croit qu’elles sont. Une femme de 30 ans exceptionnellement attirante peut encore être capable de sélectionner des hommes au dessus de ce que peuvent espérer la plupart des femmes de son âge, mais l’important est ce qu’elle croit sur elle-même, les attentes internalisées que ses années de fêtes lui ont donné. Et comme vous pouvez le deviner, cette auto-évaluation est aussi sujette aux influences des réseaux sociaux et des conventions sociales qui viennent flatter l’anxiété de la période de transition.
La transition
Je crois que c’est Roosh qui a énoncé que les seules femmes qui se plaignent que « les hommes auraient besoin de mûrir », ou que « les hommes esquivent les responsabilités masculines » que l’impératif féminin la société attend d’eux, ont toujours 30 ans ou plus. Les femmes plus jeunes n’ont tout simplement pas de motif de se plaindre de ce qu’elles croient avoir le droit de trouver chez un homme, en dehors de son côté beau gosse.
Ce que j’appelle la phase de transition est la culmination de l’influence de la phase de révélation sur une femme qui a jusqu’ici été incapable de consolider une union monogame avec un mâle qui remplisse le rôle d’approvisionneur (un bêta, le plus souvent), que son hypergamie place à présent beaucoup plus haut dans l’ordre des priorités. Quand les femmes se plaignent dans cette phase des « problèmes d’inadaptation » des hommes, ce dont elles se lamentent en réalité est leur incapacité chronique à trouver (ou mériter) un homme qui puisse équilibrer la double influence de leur hypergamie.
L’urgence de cette consolidation est renforcée par l’idée fausse que la plupart des femmes ont de la mythique « horloge biologique », car en termes biologiques elles ont déjà passé la fenêtre de plus grande fertilité, et concevoir et porter des enfants devient progressivement plus difficile pour ces femmes à chaque année qui passe.
Dans la phase de transition, l’anxiété de compétition qui avait déclenché la phase de révélation est échangée contre une anxiété résultant de la confrontation avec la possibilité que la femme puisse ne jamais consolider une sécurité à long terme. Cependant, comme toujours, les conventions sociales féminines sont déjà en place pour l’absoudre de tout responsabilité personnelle dans cette incapacité.
Ainsi commence : « les hommes se sentent menacés pas les femmes indépendantes », « les hommes ont des égos fragiles », « les hommes sont superficiels et ne veulent que des jeunes idiotes qu’ils peuvent manipuler au lieu de femmes dynamiques qui soient leurs égaux intellectuels », et autres bobards destinés à la fois à culpabiliser les hommes et soulager les femmes de toute responsabilité personnelle dans l’anxiété que leur fait vivre la phase de transition.
Pour conclure le billet d’aujourd’hui, je pense qu’il est important d’envisager toutes les conséquences des décisions personnelles que les femmes prennent souvent dans ces périodes. Comme je l’ai mentionné dans la première partie, il n’est pas inhabituel pour les femmes de s’être déjà consolidées par la monogamie (relation longue ou mariage) bien avant que l’une ou l’autre phase ait lieu. Bien que les circonstances diffèrent, les influences sous-jacentes qui déclenchent ces phases restent plus ou moins les mêmes. Je développerai cela dans la troisième partie, puisque cela concerne principalement les phases ultérieures du processus de maturation féminin.