L’Effrontée du mois de mai 2024 : Rosa

— Je voudrais parler de la raison pour laquelle les hommes de cette génération ont peur des femmes.

— Hmmm ?

Prima di tutto, les entremetteurs de rencontre font que les hommes n’ont plus à prendre de risques pour courtiser une femme. Autrefois, il fallait au moins se rendre à la messe ou au bal et risquer de se mettre dans l’embarras devant sa famille ou ses amis. Maintenant, les hommes vont juste voir un entremetteur, et si vous répondez à leur requête, ils savent que vous avez au moins de l’intérêt pour eux. Il n’y a donc littéralement aucun risque.

— Gardez la tête légèrement penchée, Mademoiselle.

In secondo luogo, les moqueries des gens et l’habitude des femmes de tenir publiquement rancune de toute chose effrayent les hommes. Ils craignent qu’on dise d’eux qu’ils ont des manières de cochon, et d’être alors appelés des cochons. C’est l’une des choses dont ils ont le plus peur.

— Décontractez les épaules. Paupières closes, sans tension je vous prie.

— Ils ne veulent pas être connus comme « le cochon » et dans cette génération tout se sait, alors ils ont peur.

— Hmmm hmmm ?

In terzo luogo, ils manquent de motivation pour faire la cour, à cause des images licencieuses et d’autres choses de ce genre. Et comme ils ont si peur de passer pour des cochons, il leur est plus facile de rester chez eux. Je ne dis pas que c’est une excuse. Messieurs, vous devez sortir de chez vous et dépasser tout cela…

— Cessez de vous agiter, voulez-vous ?

— Je veux juste expliquer pourquoi les hommes ont vraiment peur des femmes dans cette génération.

— Mademoiselle, pour l’amour du ciel ! Cessez de secouer votre poitrine ! Elle ne paraîtra pas plus grosse en peinture si vous me la montrez tremblotante.

Scu… Scusami, maestro. C’est une habitude contractée dans mon travail !

— Vous n’aurez pas de pourboire dans mon atelier en exhibant votre outil de travail autrement que je vous le demande, Mademoiselle. Si votre manie d’agiter vos mamelles en parlant aux hommes ne peut vous passer, je vous renverrai au lupanar où vous pourrez instruire à nouveau les hommes de leurs insuffisances en marchandant votre chair comme il vous plaira. Capito ?

Si, maestro, capito.

Illustration : Portrait d’une Dame, par Natale Schiavoni, XIXe siècle

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