Marc Vanguard diffuse sur Twitter des éléments de statistique sur l’immigration. Nous republions son travail sur les Effrontés dans l’espoir que cela nourrisse chez le lecteur une réflexion raisonnable et mesurée, au lieu des réactions émotionnelles si fréquentes sur ce sujet. — TB
L’origine des immigrés
L’origine des immigrés varie considérablement d’un pays à l’autre au sein de l’Union européenne. Ainsi, la France est de très loin le premier pays d’accueil des Africains en pourcentage de sa population immigrée : France 61%, Portugal 35%, Belgique 28%…
La France est aussi le pays de l’UE dans lequel les Européens représentent le plus faible pourcentage des immigrés. Seulement 20%, alors que les avant-derniers pays sont à 32% : Espagne 32%, Portugal 32%, France 20%.
Dit autrement, la France est donc de très loin le pays de l’UE qui accueille le plus d’extra-européens parmi sa population immigrée : France 80%, Portugal 68%, Espagne 68%, Suède 61%, Pays-bas 60%.
Il est intéressant de comparer ces chiffres au pourcentage de personnes issues de l’immigration dans la population. Le Portugal accueille, certes, 68% d’extra-européens parmi sa population immigrée, mais il n’y a « que » 19% de personnes issues de l’immigration dans le pays.
Hélas, nous avons vu dans mes billets précédents que l’immigration d’origine africaine semble se heurter à une assimilation plus difficile. Notamment en raison de sa pauvreté. Par rapport aux autochtones, les immigrés africains en France sont ainsi caractérisés par :
- Un taux de chômage 2 fois plus haut.
- Des impôts directs payés 2 fois plus faibles.
- Un taux d’allocations dans les revenus 3 fois plus haut.
- Un taux de redoublements 2,5 fois plus haut.
- Un taux de criminalité 3,6 fois plus élevé*.
(* Écart entre les taux de mis en cause des ressortissants africains et français sur les violences sur les personnes.)
Publication des derniers chiffres ministériels sur l’immigration en 2023
Le nombre de titres de séjour accordés augmente encore : +1,4% par rapport à 2022. On atteint un record à 323 000 titres, c’est deux fois plus qu’il y a 20 ans.
Les demandes d’asile sont en très forte hausse, à +6,4%, atteignant ainsi le niveau inédit de 146.000 premières demandes.
Voici les principales nationalités qui demandent l’asile en France en 2023 :
- Afghans : 17.000
- Guinéens : 11.000
- Turcs : 10.000
- Ivoiriens : 10.000
- Bangladais : 10.000
Les Ukrainiens n’arrivent que onzièmes, avec 3.405 demandes.
De nombreuses régularisations ont déjà eu lieu même sans « loi immigration ». Avec 34.000 régularisations en 2023, on atteint les 200.000 régularisations depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
Sous l’effet de ces flux toujours plus importants, le « stock » de titres de séjour dépasse pour la première fois la barre des 4 millions. Cette hausse +4,4% en 2023 confirme la croissance continue du nombre d’immigrés avec titres de séjour en France : +17% depuis 2019.
Il est toujours amusant de voir que l’une des huit catégories de titres de séjour répertoriés correspond aux « certificats de résidence pour Algériens », héritage des accords spécifiques avec ce pays. Ils représentent 15% des titres de séjour et sont en hausse de +2,6% en 2023.
Mais depuis 2020, les titres spécifique des Algériens ont été dépassés en nombre par les autres cartes de séjour pluriannuelles. Leur nombre explose : +44% depuis 2019, et +6% sur l’année dernière.
Si vous voulez en savoir sur l’historique des flux migratoires, je vous invite à lire ce billet sur l’historique des flux migratoires.